Ushuaia et la Terre de Feu
Départ de l´auberge de jeunesse de Puerto Madryn dimanche matin.. arrivée à l´aéroport à 9h45 pour un vol à 11h20, jusque là tout va bien. Sauf que l´aéroport est vide, vraiment vide. Nous étions 3, nous compris... (photos à l´appui).
Petit à petit, l´aéroport se remplit, nous enregistrons nos bagages et passons la "douane" (il y avait encore le carton d´emballage du scanner...)
Nous découvrons avec étonnement notre "avion": un twin otter, ou pour les novices, un coucou à hélices... (photo également à l´appui). En plus, le pilote est UNE pilote... Nous sommes 6 dans l´avion: 3 passagers, 3 membres d´équipage. Le vol se passe plutot bien, meme si nous avons des boules au ventre constantes... il y a un peu de turbulences mais ça va... mais il faut atterrir à notre premier stop: Comodoro Rivadavia (ville pétrolière qui est un hub en Patagonie). Et là, c´est le drame. Comment dire.. l´avion est plus en position décolage qu´atterrissage... Hugo ne flippe pas car il pense qu´il y a une roue à l´arrière, alors qu´Emilie sait qu´il n´y en a pas...l´avion est vraiment à 45 degrés, né en l´air et là d´un coup un "biiiiiiiiiiip" retentit violemment: c´est la queue de l´avion qui touche le sol et non les roues! le 3è membre de l´équipage se lève d´un bond et redresse l´avion. Plus de peur que de mal, mais quelle peur! Nos jambes étaient réellement coupées..et en tremblent encore rien que d´y penser...C´est là qu´on se dit que pilote, c´est vraiment un métier. A ce sujet, question: les pilotes sont-ils polyvalents? est-ce qu´un pilote d´A380 est capable de conduire ce genre d´engin et inversement? Car le meme atterrissage en A380 aurait fait mal...
Bref pas le temps de nous remettre de nos émotions, on monte direct dans le 2eme avion, beaucoup plus gros cette fois-ci: il peut accueillir 20 passagers et est plein d´ailleurs. A nouveau petite surprise: il fait une escale à Rio Gallegos; ce qui signifie encore 2 décollages et 2 atterrissages, autant vous dire que nous ne faisions pas les fiers. Nous arrivons à Ushuaia dans les nuages et le vent, et donc beaucoup de turbulences au milieu des montagnes, ce n´est pas encore très rassurant...mais c´est magnifique! On a vraiment l´impression d´atterrir sur l´eau.
Une fois arrivés à Ushuaia, on se dit qu´on est contents de ne pas reprendre l´avion avant 4 ou 5 mois...
L´auberge de jeunesse est sympa, on est en dortoirs pour la 1e fois. Nous partons nous balader dans la ville qui est très en pente (un mini San Fransisco) mais pas très jolie architecturalement, en revanche elle est entourée de montagnes splendides. Nous sommes au bout du monde, c´est ça le principal. Nous cherchons des restos, mais encore une fois, rien d´intéressant à notre budget, ça sera encore une fois "RestAuberge". Nous rencontrons des français très sympas.
Le lundi, nous organisons la suite de notre voyage et nous nous promenons autour de la baie d´Ushuaia, entre vent, pluie et soleil (rappelons qu´il peut y avoir les 4 saisons dans la meme journée!). Nos ponchos nous servent bien, notamment de nappe pour le pique-nique!
La nuit est très mouvementée, entre les "jeunes" de l´auberge qui font la fete et la pluie qui tombe à torrent sur le toit de notre chambre, nous empechant de dormir malgré les boules Quiès! Au final, 4h de sommeil avant de partir à l´aventure, c´est peu.
Nous partons quand meme le mardi matin pour le Parc National de la Terre de Feu, où nous allons rester 2 jours, et donc une nuit... Nous avons essayé de prendre le minimum possible mais avons quand meme 10 kg sur les épaules. Nous faisons un vrai trek de 9 km, dans la foret en longeant le Canal Beagle et la baie Lapataia, qui est magnifique. Le trek s´est plutot bien passé, c´est nos sacs qui l´ont rendu difficile..on se rend compte que chaque gramme est compté. C´est une bonne préparation pour notre grand trek, le W, au Chili, où il faudra etre plus performants dans le choix des affaires à prendre.
Nous arrivons au camping: plus de tente à louer, donc nous prenons, avec chance - du moins c´est ce que nous pensons à ce moment-là -, les 2 derniers lits du refuge. Nous repartons faire des petits treks plus faciles, dont la fin de la fameuse Route 3.
18 km au final dans les pieds, c´est pas mal pour un début. Nous faisons connaissance avec nos voisins du dortoir: un groupe de 10 argentins, plutot en forme... Ils commencent à diner quand nous allons nous coucher (23h), s´en suivent des chants à tue tete jusqu´à 2h... ils vont finalement se coucher, sans faire attention à nous (lumière et cris), et s´endorment... et là, c´est parti pour 6h de ronflement... mais pas du ronflement de bébé de 3 mois, non non, meme un lion de mer est silencieux à coté de ça... ce n´était meme pas humain! On a tout tenté: des sifflements, des toussotements, la lumière dans les yeux, un tremblement de son lit, un "taquetage" (définition: succession de petits coups fourbes sur les tibias visant à réveiller l´individu)...mais peine perdue, RIEN n´à faire.
Cela fait donc 2 nuits où nous dormons très mal, mais nous repartons quand meme en trek autour du Lago Roca, magique. Nous faisons beaucoup de pauses photos, dont une, elle aussi magique...
Pendant qu´Emilie est très concentrée pour faire une belle photo avec reflet, Hugo s´amuse..et se prend pour Indiana Jones Moïse.. Un bout de bois sur l´eau est très tentant, trop tentant. Ce qui devait arriver arriva. Emilie entend un 1er petit plouf, regarde ce qu´il se passe et voit Hugo totalement impuissant face à sa chute, avec un regard enfantin, qui veut dire "désolé, je ne peux rien faire", et qui se croute littéralement dans 15cm d´eau. Suffisant pour etre trempé et avoir froid pendant 3h.